Un ballon dirigeable est un aéronef plus
léger que l'air, également appelé aérostat, renfermant des dispositifs destinés
à assurer la sustentation ainsi que des systèmes de propulsion lui conférant
une dirigeabilité totale. Les dirigeables se distinguent des autres types de
ballons, les montgolfières et ballons à gaz libres qui subissent les vents et
ne sont donc manœuvrables que verticalement.
Pour se
déplacer, les dirigeables utilisent la propulsion par hélices, qui peuvent être
mues par des moteurs à explosion, par des moteurs électriques ou par un
pédalier, ou plus récemment par des moteurs électriques reliés à des tissus
capteurs photovoltaïques.
Dès les
premiers ballons en 1783, l'idée de dirigeable fait son chemin. Il apparaît
clairement, par nature même, que le défaut majeur de ces ballons réside dans
leur incapacité à se diriger. Sous l'égide des frères Robert, la forme du
ballon s'allonge. Dès 1783, le savant général Jean-Baptiste Marie Meusnier de
La Place imagine les organes de direction et expose dans ses travaux, qui sont
à la base de l'aérostation actuelle, les conditions d'équilibre d'un aérostat
dirigeable de forme ellipsoïdale, muni d'un gouvernail. Le projet ne vit
cependant jamais le jour du fait de la mort prématurée de son inventeur et de
l'absence de moteur à cette époque.
La première
tentative de motoriser un aérostat est à mettre au compte de deux Français. Le
premier, Pierre Jullien, horloger de son état, parvient à faire voler deux
modèles réduits actionnés par mouvement d'horlogerie sur la piste de
l'hippodrome de Paris. En 1852, il construisit un ballon pisciforme baptisé «
Précurseur » qui ne vola jamais, mais comportait la configuration requise pour
soutenir un vol. Il était en effet équipé de gouvernails de direction et de
profondeur à la poupe.
Le second,
Henri Giffard, est passé à la postérité pour avoir imaginé et construit le
premier aérostat qui, mû par une machine à vapeur placée dans la nacelle, put
subir quelques modifications de direction par rapport au vent en 1852. Le vol
historique se déroule le 24 septembre 1852 entre l'hippodrome de Paris et Élancourt,
soit environ 27 km, grâce à un dirigeable de 44 mètres de long en forme de
cigare et équipé d'un moteur à vapeur actionnant une hélice placée sous le
ventre de l'engin. L'aérostat atteignait la vitesse de 10 km/h mais pouvait
difficilement remonter un vent soutenu malgré ses capacités incontestables de «
dirigeabilité ».
Le premier
dirigeable vraiment manœuvrable voit le jour à la fin du XIXème siècle.
L'aérostat réalise, le 9 août 1884, le premier parcours en circuit fermé,
d'environ 7 km.